Journée mondiale de lutte contre le sida 2021 : une nouvelle approche thérapeutique inhibe la réplication virale après une infection par le VIH

Juste à temps pourJournée mondiale du sidaEn 2021, des scientifiques ont identifié le rôle clé du facteur de transcription RORC2 dans l’infection par le VIH. La molécule se fixe sur des parties du génome du virus mais n'empêche pas sa réplication. Grâce à la recherche, les auteurs de la nouvelle étude vont désormais tenter de proposer une option de traitement potentielle qui pourrait arrêter la réplication du virus.

Lors d’une infection virale, le virus de l’immunodéficience humaine se cache dans des cellules immunitaires appelées lymphocytes T CD4+. Ceux-ci l'absorbent et lui permettent de continuer à se multiplier. Parmi ces lymphocytes T, les cellules Th17, responsables de la défense et de la protection de l’intégrité des muqueuses, sont particulièrement permissives. En effet, ils permettent au virus de se répliquer et sont en réalité impliqués dans sa persistance, et jusqu’à présent, il n’y a aucune explication à ce phénomène. Les nouveaux résultats de l’étude montrent que RORC2, la molécule qui régule la fonction immunitaire des cellules Th17, favorise l’expression du virus au sein de ces cellules en se liant à une région spécifique du génome viral. En laboratoire, l’équipe de recherche a réussi à inhiber son effet à l’aide de petites molécules pharmacologiques. Ils ont ainsi pu empêcher le virus VIH de se multiplier dans les lymphocytes T CD4+ de participants en bonne santé.

Dans le même type de cellules, provenant cette fois de personnes infectées par le VIH et recevant un traitement antirétroviral, les chercheurs ont réussi à limiter l'expansion du virus. Cette toute nouvelle preuve de concept implique que le virus pourrait même utiliser RORC2 pour assurer sa survie. Dans la bataille du système immunitaire, ces cellules sont parmi les premières victimes du VIH. Leur perte entraîne une violation de l'intégrité de la barrière muqueuse intestinale et conduit à une inflammation systémique. Les cellules Th17 survivantes contribuent à la persistance du réservoir du VIH en permettant au virus de se répliquer. Il s’agit d’une inflammation chronique qui entraîne des complications non directement liées au SIDA. L'objectif des auteurscette étudeIl s’agit désormais de limiter la transcription virale restante dans les cellules Th17. Actuellement, leur priorité est de tester les effets antiviraux des inhibiteurs de RORC2 dans un modèle préclinique.