La Société canadienne du cancer estime que plus de 23 000 Canadiens recevront un diagnostic de cancer de la prostate en 2020.Entre autres facteurs de risqueUn nombre croissant d'études indiquent que l'alimentation est un facteur important dans le développement du cancer de la prostate, tout comme les maladies cardiovasculaires, le diabète et l'obésité. À partir des données d'une étude menée à Montréal entre 2005 et 2012, une équipe de recherche dirigée par la professeure Marie-Élise Parent de l'Institut national de la recherche scientifique (INRS) a démontré un lien entre l'alimentation et le cancer de la prostate. Le rapport a été publié dans la revue Nutrients fin juin.
Trois principaux profils nutritionnels ont été analysés
Karine Trudeau, doctorante à l'INRS et auteure principale de l'étude, a basé son analyse sur trois profils nutritionnels principaux : une alimentation saine, une alimentation « occidentale » riche en sel incluant l'alcool et une alimentation « occidentale » riche en sucre avec des boissons. Le premier profil est riche en fruits, légumes et protéines végétales comme le tofu et les noix. Le régime riche en sel comprend davantage de viande et de boissons alcoolisées comme la bière et le vin. Le troisième profil est riche en pâtes, pizzas, desserts etboissons sucrées et gazeuses. L'étude a pris en compte des facteurs tels que l'âge, l'origine ethnique, l'éducation, les antécédents familiaux et la date des dépistages les plus récents du cancer de la prostate.
Marie-Élise Parent et Karine Trudeau ont trouvé un lien entre une alimentation saine et unerisque moindre de cancer de la prostatetrouvé. À l’inverse, un régime riche en sucre était associé à un risque plus élevé et semblait être un facteur de formes de cancer plus agressives. L’étude n’a montré aucun lien clair entre un régime alimentaire occidental contenant du sel et de l’alcool et le risque de développer la maladie.
Regardez les habitudes alimentaires dans leur ensemble
Contrairement à l'approche typique des études épidémiologiques, qui examinent un seul nutriment ou groupe alimentaire à la fois, les chercheurs ont collecté des données à partir d'un profil nutritionnel plus large. « Il n'est pas facile d'isoler l'effet d'un seul nutriment », a expliqué Mme Trudeau. « Par exemple, les aliments riches en vitamine C, comme les agrumes, favorisent l'absorption du fer », a expliqué Mme Trudeau. Et le calcium se trouve souvent dans les produits laitiers, qui contiennent également de la vitamine D. Notre approche ciblée prend en compte cette synergie pour produire des résultats plus significatifs que les autorités sanitaires peuvent utiliser pour formuler des recommandations. Au lieu de compter sur un remède miracle, les gens devraient prêter attention à l’ensemble de leur alimentation.»
«Nous soupçonnons depuis longtemps que l'alimentation pourrait jouer un rôle dans le développement du cancer de la prostate, mais il a été très difficile d'identifier les facteurs spécifiques impliqués», a déclaré le professeur Parent. « Cette étude est importante car elle s’intéresse à l’alimentation dans son ensemble. Nous avons trouvé des preuves qui, espérons-le, mèneront au développement deStratégies de prévention du cancer de la prostatepeuvent être utilisés », a déclaré le professeur Parent.