Le curcuma pourrait-il être utilisé à l’avenir comme filtre UV naturel dans les crèmes solaires ?

Compte tenu de l’augmentation du nombre de cancers de la peau et de l’intérêt porté à la prévention du photovieillissement, les activateurs d’effet (adjuvants) des crèmes solaires sont plus demandés que jamais. Les scientifiques continuent de rechercher de nouvelles molécules naturelles potentielles qui pourraient protéger encore plus efficacement la peau des effets nocifs des rayons ultraviolets. Une étude récente a découvert un ingrédient inattendu qui pourrait faire exactement cela : le curcuma. Mais cette épice tendance peut-elle être un filtre UV efficace ?

Un filtre UV naturel pour le futur ?

Le curcuma est déjà connu pour ses propriétés antibactériennes, anti-inflammatoires et cicatrisantes qui aident à traiter l'eczéma et le psoriasis. Une de ses molécules notamment, la curcumine, se révèle être une aide intéressantedivers problèmes de peau. Et c’est précisément à cet actif que les chercheurs américains ont prêté attention lorsqu’ils cherchaient le filtre UV du futur.

Les nanoparticules de curcumine assurent une administration topique soutenue

Leur étude, menée chez des rongeurs, confirme les effets anti-inflammatoires de la curcumine sur la peau et met en évidence « son potentiel en tant qu’adjuvant (aide) photoprotecteur lorsqu’il est délivré via des nanoparticules ». Ce processus vise à surmonter certaines des limites de la curcumine que les chercheurs ont identifiées dans des études antérieures, notamment sa faible solubilité dans l’eau et sa dégradation rapide in vivo. Cette substance est encore loin d’être utilisée dans les produits du quotidien. Au vu de ces premiers résultats encourageants, les scientifiques souhaitent désormais aller plus loin et tester si la molécule active pourrait être utilisée comme filtre solaire.

Dans une interview accordée au Dermatology Times, Adam J. Friedman, professeur à l'université George Washington qui a participé à cette étude américaine, s'enthousiasme de ces résultats et voit déjà le potentiel de la curcumine, même si la recherche n'est pas encore très avancée. « Idéalement, il serait incorporé dans une crème solaire ou une crème hydratante à utiliser en combinaison avec une crème solaire », explique le scientifique, qui estime qu'une autre formulation serait possible en « refaire », c'est-à-dire lorsqu'on oublie d'utiliser il Appliquer un écran solaire.

La curcumine semble promise à un bel avenir si l’on en croit le chercheur. « Aujourd’hui, de plus en plus de preuves scientifiques soutiennent l’utilité de la curcumine dans le traitement de la douleur chronique, de l’arthrose et des dermatoses inflammatoires comme le psoriasis.Accélération de la fermeture des plaieset pour les infections cutanées bactériennes, fongiques et virales ainsi que pour les problèmes esthétiques tels que les troubles de la pigmentation », explique-t-il.

Référence : Dermatologie expérimentale (15 janvier 2021) »Nanoparticules de curcumine comme adjuvant photoprotecteur», Nagasai C. Adusumilli, Breanne Mordorski, Joshua Nosanchuk, Joel M. Friedman, Adam J. Friedman